tout sur l'entraînement - l'économie de course (expert)
   

 

4 Utiliser l'énergie : l'économie de course

Dans les trois premières pages de ce secteur, nous avons parlé de la transformation de l'énergie. Dans cette page, nous voyons comment utiliser au mieux cette énergie.

La moitié de l'énergie que nous utilisons pour courir vient directement des substrats ; l'autre moitié est récupérée par les structures élastiques du corps. Cette deuxième énergie est gratuite. Pour savoir comment le corps se fait grand récupérateur d'énergie vous pouvez vous rendre au secteur biomécanique. Vous y trouverez toutes les astuces permettant de faire de votre course un geste plus économique.

Nous ne nous attardons donc pas sur la présentation de cette "énergie gratuite" et passons directement au travail permettant de la développer.

4.1 Les consignes techniques

Chaque coureur a un style de course qui lui est propre. C'est de ce style que nous devons partir avec un double objectif. Tenter de le comprendre pour éventuellement le changer. Le transformer pour l'amener vers quoi ? Le respect des principes qui assurent l'efficacité du geste de course.
Brièvement, rappelons les principes à respecter au moment de l'appui pour parvenir à profiter pleinement de l'énergie gratuite de la course.
principe 1 : dur et aligné du pied à la tête
principe 2 : doux en dessous du pied
En pratique ce style de course s'obtient grâce à une pose de pied qui s'effectue par la plante et grâce à une résistance à l'écrasement du membre inférieur.

Le premier moyen de faire progresser son efficacité en course est de toujours porter attention à ces deux critères ; que ce soit pendant les exercices techniques ou pendant la course elle-même.
L'effort d'attention est particulièrement important lorsque la fatigue arrive. En effet, l'épuisement a tendance à provoquer un affaissement complet du corps et une difficulté accrue à concentrer son attention. Dans ces moments là, le style de course se dégrade considérablement. Il nous reste peu d'énergie et comble du malheur, nous la gaspillons.

Le second moyen consiste à travailler spécifiquement la technique de course à travers de petits exercices incontournables. Dans la partie qui suit, nous donnons toute une gamme de ces exercices techniques. Rappelons que leur exécution suppose le respect des consignes dont nous venons de parler et qui peuvent s'exprimer par les sentences : haut sur l'appui et doux dessous.

4.2 les exercices types de technique course

Les exercices que nous abordons ci-dessous constituent des incontournables qui permettent d'activer une technique de course correcte. Rappelons qu'ils ne servent à rien et sont même néfastes s'ils ne sont pas bien faits.
Ils constituent des aides pour arriver à une course plus économique. Pour ce faire, ils jouent sur les qualités élastiques mais aussi de relâchement, de coordination, de vitesse, de justesse du mouvement et enfin de force du coureur.

Quelques exercices



déroulés talon - pointe
déroulés pointe - plante
cycles de cheville
fixés de genoux
(ou montées de genoux)
talons - cuisses
talons - fesses
tirades de jambes
course en arrière
course placée

Et d'avantage...



coordination
(ici travail bras - jambes)
pas croisés
(ou pas chassés)
passages d'obstacles bas

Exercices variés  

De la technique à la course

4.3 Quand et où placer la technique course ?

Selon l'objectif poursuivi, la technique course peut être utilisée aux différents moments de la séance.

En début de séance elle joue le rôle de rappel des principes élémentaires de la course. En outre, elle permet de compléter avantageusement l'échauffement. Elle peut être placée pendant ou après le footing d'échauffement. A ce stade de la séance, les exercices qui sollicitent les masses musculaires postérieures des cuisses (talons-fesses, tiré-jambe, course tracteur.) sont particulièrement conseillés. En effet, le footing ne permet pas d'élever la chaleur dans cette région du corps. La technique course faite de manière relâchée, sans violence, permet de palier à ce défaut d'échauffement. Elle assure ainsi une meilleure préparation à la course rapide.

Pendant la séance ; par exemple au milieu de la course ou entre les répétitions. Le travail de technique permet alors de faire attention au "bon style" et surtout , il permet d'améliorer le transfert entre l'exercice technique et la course. En effet, certains coureurs sont très bons lorsqu'il s'agit de faire des gammes mais deviennent très mauvais en course. Ils gagneront à faire en sorte de fondre de plus en plus la course et la technique l'un dans l'autre. Ils pourront par exemple terminer chaque exercice par un passage progressif à la course. Pendant les distances courues - au milieu d'un 400m par exemple, ils pourront se réserver des passages de quelques secondes - environ 30 à 50m - réservés à la technique. L'objectif est, rappelons le, de fondre de plus en plus course et technique l'un dans l'autre. Que la technique imprègne la course et la course imprègne la technique.

En fin de séance . La fatigue détruit tout ce que nous essayons d'apprendre. Si nous tentons d'améliorer notre technique nous pouvons être assurés que cette dernière va s'enfuir prestement avec les premiers signes d'épuisement. Si nous voulons consolider ce que nous apprenons alors accordons-nous du temps, en fin de séance, pour rappeler à notre corps que le geste qu'il doit mettre en mémoire c'est bien le geste juste que nous lui donnons à accomplir en dernier.

La continuité qui tend à faire passer la technique dans la course peut servir de fil conducteur tout au long du processus d'entraînement ; des phases de préparation générale à l'objectif de compétition. La démarche consiste alors à passer de gestes divers pouvant être éloignés du style de course à un geste technique situé à l'interstice entre le style de l'athlète et celui recherché en course.
Quoi qu'il en soi, la technique de course est une donnée profondément inscrite dans la biologie du coureur. Pour tenter de la changer, non seulement nous devons la comprendre comme un tout composé de parties en interactions mais aussi nous devons répéter le geste juste des milliers de fois !


Si vous le voulez bien, nous poursuivons notre exposé des qualités du coureur par une aptitude tout à faire complémentaire à la technique, l'aptitude à la force.