la régulation Nous avons déjà rencontré le terme de régulation dans le chapitre parlant des principes des transformations énergétiques. Nous avions associé ce terme à ceux de rétroactions positives et négatives.
La régulation des réactions énergétiques représente tous les liens tissés entre ces réactions et visant à maintenir une certaine stabilité de l'ensemble. Elle se traduit par l'activation ou l'inhibition de certaines transformations en réponse à l'état des métabolites. Un peu compliqué tout ça, non ?
Pas si nous nous souvenons de ce que nous avons dit dans le chapitre dédié aux rétroactions. Le processus est simple. Si un composé s'accumule, ce qui tend à le former est ralenti, ce qui tend à l'enlever est activé. Prenons l'exemple de la réaction liant l'acide lactique et le pyruvate
Pyruvate + H+ acide lactique
Dans les conditions d'équilibre physiologique, cette réaction a tendance à privilégier la formation d'acide lactique. Les chimistes disent qu'elle est déplacée vers la droite. Si, la quantité de pyruvate augmente, la formation d'acide lactique va être accélérée. Si nous donnons vie à la réaction, nous pouvons dire qu'elle ne fait qu'accentuer son penchant naturel. Pourtant, si le taux d'acide lactique devient très important, la réaction se renverse. C'est l'acide lactique qui se transforme en pyruvate. Imaginons à présent que ce principe élémentaire soit appliqué à des centaines de réactions. Imaginons qu'une seule réaction puisse en influencer de nombreuses autres. Par imagination, nous avons devant nous une représentation de la régulation de la transformation d'énergie. Pour saisir plus facilement l'état du lien existant entre deux composés antagonistes comme le pyruvate et l'acide lactique, les physiologistes ont pris l'habitude de prendre en compte leur rapport. Ainsi, nous pouvons exprimer le rapport du pyruvate à l'acide lactique. Si ce rapport est petit, cela signifie que l'acide lactique s'est accumulé et inversement s'il est grand. Les rapports qui interviendraient le plus dans la régulation des transformations énergétiques seraient ceux liant l'ATP à l'ADP (ATP/ADP), les transporteurs pleins aux transporteurs vides (TH+/T). Selon ce à quoi concourent une réaction chimique, le niveau de ce rapport modifiera sa vitesse. Si la réaction tend principalement à augmenter le rapport quand il est petit, il l'accélérera ; il la ralentira dans le cas contraire.
Bien évidemment, des différences de vitesses et de concentrations locales, des relations hiérarchiques. rendent l'ensemble plus complexe que ce que nous en disons. Mais le principe est celui que nous venons de donner : "un peu ça va, beaucoup, je te limite". Si nous replaçons ce phénomène dans le contexte général de la transformation d'énergie à des fins de mouvement. Nous comprenons qu'à chaque fois qu'un mouvement est généré il engendre des mécanismes - comme l'acidité - qui tendent à le limiter. En simplifiant, nous aboutissons au fait que nous avons déjà évoqué, chaque mouvement, chaque pas, chaque foulée que nous faisons tend à limiter les suivants. Si ces mécanismes de limitation n'existaient pas, le vivant ne serait pas. Et paradoxalement, c'est eux que nous cherchons à détourner via l'entraînement. Bien évidemment, ces processus de régulation se retrouvent à l'identique pour la filière aérobie. Toutefois, nous n'en parlons pas dans le présent chapitre puisque nous traitons tout ce qui est en rapport avec l'oxygène dans un autre chapitre.
Pour conclure
Nous pouvons refaire le parcours simplifié de l'énergie utilisée pour le mouvement.
l'énergie est produite dans le soleil au cours de réactions thermonucléaires
elle traverse l'espace séparant le soleil de la terre sous forme de photons de lumière
8 minutes après sont expulsion du soleil, elle arrive sur terre où elle est captée par les végétaux.
à l'intérieur des végétaux elle vient se placer au niveau de l'électron de l'atome d'hydrogène H+ - l'animal, la vache par exemple, mange le végétal et le transforme. En poursuivant l'exemple, l'énergie de l'électron passe dans la viande ou dans le lait.
nous buvons le lait de la vache ou mangeons sa viande
dans notre organisme, l'énergie se retrouve dans un substrat (lipide, glucide, protide).
elle est arrachée au substrat et prise en charge par des transporteurs qui l'emmène au niveau d'un ensemble de chutes successives appelé chaîne respiratoire
elle prend une à une ces chutes. A chacune d'elles, elle se transforme en partie en chaleur et va ainsi rejoindre l'atmosphère. L'autre partie va se placer sur l'ATP.
Quant à l'électron, vidé de son énergie, il va retrouver son ami proton H+. Tous deux vont être pris en charge par l'oxygène qui va les reconduire à l'air libre.
Quant à l'énergie, elle est à présente sous forme d'ATP. Elle va ainsi rejoindre les filaments situés dans les fibres musculaires
c'est là que s'arrête son parcours : une enzyme la prend et la transforme en force puis en mouvement au sein de nos muscles.
Après un parcours tumultueux, cette énergie venue du soleil nous a permis d'avancer d'un pas, un pas de soleil.
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