biomécanique - la foulée (découverte)  
   

 

Questions

Imaginons que nous prenions deux ressorts identiques. Sur un des deux, nous plaçons 5 kg, sur l'autre 10 kg. Nous les lâchons sur un sol dur. Lequel va rebondire le plus haut ?
Celui supportant 5 kg bien sûr !

En course, le poids qui doit être supporté par le coureur dépend bien sûr de sa masse corporelle mais aussi de son style de course. Il est des coureurs qui s'alourdissent, il en est d'autres qui s'allègent. Pour un même poids de corps, il en est qui supportent 5 kg d'autres 10.
Regardez les deux animations ci-dessous et devinez qui s'alourdit.

course en cycle arrière
 
course en cycle avant
 

Vous avez trouvé ? Si vous le souhaitez, pour vous aider vous pouvez vous rendre au secteur visuel 3D pour voir les kinogrammes associés.

La bonne réponse était la coureuse en cycle arrière. Pourquoi ? Parce qu'elle court en cycle arrière alors que la coureuse de droite utilise un cycle avant...

1 Le cycle arrière

Dans le cycle arrière, l'essentiel du mouvement aérien du membre inférieur se fait derrière le coureur.

L'amortissement

La jambe étant "en retard" par rapport au déséquilibre du corps, le pied qui va passer à l'appui arrive précipitamment de l'arrière et du haut. Il vient frapper le sol dans le sens inverse au mouvement de course (le pied avance dans la chaussure). Tout se passe comme si un marcheur venait buter le pied dans une bordure de trottoir qu'il n'aurait pas vu. Que se passe-t-il ? Il est ébranlé et freiné.
La secousse est d'autant plus importante et l'efficacité d'autant moindre qu'il arrive assez souvent que les "coureurs arrières" tapent le sol avec le talon et pas avec la plante de pied. Les élastiques ne peuvent jouer leur rôle de ressort, toute l'énergie est dispersée dans le corps. Non seulement le coureur est ébranlé à chaque appui mais, en plus, il est inefficace.

L'appui
Au début de l'appui, l'autre membre est encore loin derrière. Il revient progressivement vers l'avant et le bas. Ce faisant, il participe à alourdir plus encore le coureur. Le ressort se comprime trop, il se fatigue et n'arrive plus à se détendre.

2 Le cycle avant

Après la poussée, le membre inférieur quitte le sol et revient rapidement sous la fesse puis vers l'avant. Au moment de l'appui, le genou est déjà à l'avant du corps. Comme son mouvement est dirigé vers le haut, il peut participer à l'allégement du corps. De plus, sa fixation va permettre à la jambe de s'ouvrir vers l'avant puis de revenir d'avant en arrière. Résultat, le pied vient toucher le sol dans un mouvement d'avant en arrière (il recule dans la chaussure) ; le freinage est considérablement réduit.
L'appui par la plante du pied permet de mettre en réserve puis de restituer l'énergie grâce à la mise en tension-renvoi des "élastiques" du corps.



Prise de contact du pied avec le sol en cycle arrière (à gauche) et en cycle avant (à droite)

La simple consigne qui demande de "faire reculer le pied dans la chaussure" permet de passer progressivement d'une course arrière à un cycle avant. Sinon, de nombreux exercices techniques peuvent contribuer à cette transformation du style de course.


3 L'eau, la terre, le feu, l'air

Par le fait qu'ils s'alourdissent et percutent le sol, souvent les "coureurs arrières" s'enfoncent, se déforment à l'appui. Ils peuvent être comparés à du sable (ou de l'eau) que l'on enfonce quand on appui dessus.
Par le fait qu'ils s'allègent et anticipent le sol, les "coureurs avant" restent solide à l'appui et rebondissent. Ils peuvent être comparés à du feu (contact rapide au sol), à de l'air (aspect aérien) ou à un matériau élastique comme la piste (très légère déformation et renvoi immédiat).

Si nous regardons les coureurs autour de nous, nous voyons des sables et des pistes; des coureurs de feu et des coureurs d'eau. Là encore, la progression du sable vers la piste passe par le respect de consignes que nous avons évoqué (pied plante, arrière chaussure, haut à l'appui…) et par l'intégration dans la course d'exercices techniques bien réalisés.