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Selon la définition de la norme NF S 61-931, un système de sécurité incendie est

« un système constitué de l'ensemble des matériels servant à collecter toutes les informations ou ordres liés à la seule sécurité incendie, à les traiter et à effectuer les fonctions nécessaires à la mise en sécurité d'un bâtiment ou d'un établissement. Dans sa version la plus complète, un SSI est composé de deux sous-systèmes principaux : un système de détection incendie (SDI) et un système de mise en sécurité incendie (SMSI) ».

FONCTIONS

Un SSI remplit donc deux fonctions, à travers deux sous-systèmes indépendants compatibles :

La détection incendie

Il s'agit de la prise d'informations par l'intermédiaire de détecteurs automatiques ou de déclencheurs manuels.

La mise en sécurité incendie

Il s'agit du déclenchement d'un certain nombre d'équipements techniques concourant à la sécurité contre les risques d'incendie et de panique, à partir des informations transmises par le système de détection lorsqu'il existe, ou à partir d'ordres en provenance de commandes manuelles.

COMPOSITION
Le système de détection incendie (SDI)

Le SDI est « un système constitué de l'ensemble des équipements (...) nécessaires à la détection d'incendie comprenant :

et éventuellement,

Le système de mise en sécurité incendie (SMSI)

Le SMSI est un « système constitué de l'ensemble des équipements qui assurent, à partir d'informations ou d'ordres reçus, les fonctions, préalablement établies, nécessaires à la mise en sécurité d'un bâtiment ou d'un établissement en cas d'incendie. »

Dans sa version de base, le SMSI d'un établissement est un simple organe de commande (déclencheur manuel [DM] associé à un dispositif actionné de sécurité [DAS]). Dans sa version la plus élaborée, il regroupe des organes de signalisation plus ou moins complexes suivants les fonctions à remplir, des dispositifs actionnés de sécurité permettant d'assurer ces fonctions, et un équipement d'alarme (EA). Il assure la gestion des dispositifs commandant tout ou partie des fonctions suivantes :

PRINCIPES DE BASE DES SSI

L'architecture des SSI doit, suivant les normes et règlements, satisfaire à un certain nombre de principes, notamment :

Gestion autonome

Le SSI doit posséder une gestion autonome par rapport aux installations ne concourant pas à la mise en sécurité incendie d'un bâtiment. Il doit être totalement indépendant des autres systèmes ou installations techniques du bâtiment, afin d'éviter qu'une simple défaillance d'un équipement courant n'ait une incidence sur le SSI. Seule la recopie d'informations vers un autre système (gestion technique centralisée ou gestion technique du bâtiment) est autorisée.

Dissociation des fonction de détection et de mise en sécurité

Les fonctions « détection » et « mise en sécurité » doivent être totalement dissociées, ainsi que leurs alimentations de sécurité, de telle sorte que la défaillance d'un sous-système n'entraîne pas la défaillance de l'autre.

Fiabilité

Les sous-ensembles d'un SSI doivent pouvoir assurer leurs fonctions à tout moment. Pour satisfaire à cette exigence de fiabilité, ils doivent être conformes aux normes, installés suivant des règles précises et régulièrement contrôlés. En outre, la compatibilité fonctionnelle (ou l'associativité) entre les différents éléments doit être assurée, en particulier les paramètres techniques en entrée et en sortie qui sont définis par les normes.

Indépendance d'énergie

Les canalisations d'énergie électrique de fonctionnement du SSI doivent être indépendantes de celles des autres énergies électriques. Le SSI doit en effet être à l'abri d'une coupure intempestive, toujours possible avec les réseaux de distribution classiques. Les câblages doivent être soit placés dans un cheminement technique protégé, soit de catégorie CR1. En outre, hormis certains cas particuliers, les liaisons doivent faire l'objet d'une surveillance.

Zonage

Les établissements étant généralement découpés, au titre de la sécurité incendie, en plusieurs volumes correspondant chacun, selon le cas, à un local, un niveau, un compartiment, un canton, une cage d'escalier, etc., des zones sont ainsi définies qui correspondent à un ou plusieurs de ces volumes ou à l'ensemble d'un bâtiment.

LE DÉCOUPAGE EN ZONES

On distingue trois types de zones :

La zone de détection (ZD)

La zone de détection désigne « soit une zone surveillée par un ensemble de détecteurs d'incendie (DI), soit une zone surveillée par un ensemble de déclencheurs manuels, auxquels correspond, dans chaque cas, une signalisation commune. »

On distingue :

Cette différenciation, introduite par la norme NF S 61-931, entre une alarme feu issue d'un détecteur automatique et celle issue d'un déclencheur manuel est indispensable lorsque la détection d'incendie entraîne la commande d'automatismes de mise en sécurité incendie : une personne témoin d'un début d'incendie n'actionnera pas nécessairement le déclencheur manuel situé à l'endroit où le début de feu a lieu, tandis qu'un détecteur incendie se déclenchera lui automatiquement.

La zone de mise en sécurité (ZS)

C'est une zone « susceptible d'être mise en sécurité par le système de mise en sécurité incendie (SMSI). » Selon la fonction de mise en sécurité réalisée dans la ZS, on distingue :

La zone de diffusion d'alarme (ZA)

La zone de diffusion d'alarme est une « zone géographique dans laquelle le signal d'alarme générale est audible pour donner l'ordre d'évacuation. Une zone de diffusion d'alarme peut comporter un ou plusieurs diffuseurs sonores (DS) ; elle constitue une zone de mise en sécurité (ZS). Lorsqu'il est prévu un dévérouillage automatique des issues de secours, celle-ci doit s'effectuer par ZA dans le cadre de la fonction d'évacuation du SMSI. »

Il est important de retenir le principe de l'emboîtement des zones tel que défini par la norme NF S 61-932 qui prévoit qu'une zone de diffusion d'alarme (ZA) doit englober une ou plusieurs zones de mise en sécurité (ZS), chaque zone de mise en sécurité devant englober une ou plusieurs zones de détection (ZD). En tenant compte de ces distinctions le principe d'emboîtement se traduit par :

LES CATÉGORIES DE SSI

Les SSI sont répartis en cinq catégories, de A à E, par ordre de complexité décroissante. Elles répondent à l'ensemble des situations rencontrées, en fonction de l'importance et de la destination des bâtiments. Ces diverses configurations sont définies par la norme NF S 61-931 (SSI - Dispositions générales).

Dans ses deux versions les plus élaborées, les catégories A et B, le SSI comprend un centre décisionnel et d'aiguillage appelé « Centralisateur de Mise en Sécurité Incendie » (CMSI). Ce « cerveau » collecte les informations et les ordres de commande, les traite et émet des ordres de télécommande à destination des dispositifs assurant la sécurité du bâtiment.

SSI de catégorie A

Ce système est celui qui intègre le plus grand nombre de fonctions. Il comprend :

Le SSI de catégorie A est le seul à comporter un système de détection incendie. Le SSI de catégorie A existe en deux versions : la version « standard », sans spécifications particulières, et la version SSI de catégorie A option IGH. Les différences se situent au niveau du système de détection incendie et de l'équipement d'alarme :

En outre, dans un SSI de catégorie A, aucune détection automatique indépendante du SDI ne peut être mise en œuvre, à l'exception de celles des installations d'extinction automatique.

SSI de catégorie B

Ce système est constitué d'un système de mise en sécurité incendie (SMSI) comprenant :

La différence entre le CMSI de type A et celui de type B réside essentiellement dans la gestion de la fonction évacuation, le SSI de catégorie B ne comportant pas de SDI.

Pour les SSI des catégories B à E, la norme NF S 61-931 précise qu'il est possible, en complément du mode de commande prévu, d'utiliser un ou plusieurs détecteurs autonomes déclencheurs (DAD) pour commander chacun, automatiquement, un, deux ou trois DAS assurant la même fonction au niveau local.

SSI de catégorie C

Il est constitué d'un système de mise en sécurité incendie (SMSI) comprenant :

SSI de catégorie D

Il est constitué d'un système de mise en sécurité incendie (SMSI) comprenant :

Un équipement d'alarme (EA) de type 2b, 3 ou 4 (au sens de la norme NF S 61-936).

SSI de catégorie E

Il correspond à la configuration minimale d'un SSI et est constitué d'un système de mise en sécurité incendie (SMSI) comprenant un ou plusieurs ensemble(s) indépendant(s) constitué(s) chacun de :

Niveaux d'accès aux SSI

Afin d'éviter une utilisation mal comprise d'un SSI, l'accès à l'exploitation du système est limité, en fonction du niveau de compétence de l'intervenant. La norme NF S 61-931 définit ainsi cinq niveaux d'accès au système :

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