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Le Bureau d'analyse des risques et pollutions industrielles (Barpi) a conduit une étude sur des accidents technologiques ayant pour origine le mélange accidentel de produits dangereux. L'échantillon élaboré est constitué de 107 cas répertoriés dans la base ARIA (www.aria.ecologie.gouv.fr).

Dans plus de 40 % des cas, ces mauvaises manipulations ont conduit à un incendie et/ou à une explosion.

Pourcentage des activités concernées
par ce type d'accident

Les activités

%

Industrie chimique

26

Activités culturelles et sportives

6,5

Voirie, gestion des déchets

6,5

Métallurgie

5,6

Commerce de gros et intermédiaires

4,7

Industrie textile

3,7

Industrie alimentaire

3,7

Travail des métaux

3,7

Education

3,7

Recherche et développement

2,8

Services fournis aux entreprises

2,8

Services personnels

2,8

Santé et action sociale

2,8

Récupération

1,9

Agriculture, activités annexes

1,9

RETOURS D'EXPÉRIENCE
Manipulation de solvant

Le sinistre s'est produit le 15 décembre dernier à 16h45 dans une usine de produits chimiques classée Seveso 2 d'Auzouer-en-Touraine (37) et qui avait déjà été détruite dans un incendie en 1988, avec, à l'époque, de lourdes conséquences sur l'environnement. Le feu a été circonscrit vers 17 h 20 grâce aux lances à mousse des pompiers. L'origine du sinistre restait inconnue, même si un laborantin manipulait un solvant juste avant l'explosion à l'origine du sinistre. Cet incendie est survenu la veille de la réunion du comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). La direction départementale du travail a en effet imposé le 16 décembre comme date butoir aux responsables de l'usine, afin que soient effectuées les mesures de mises en condition minimum de sécurité de l'usine, portant notamment sur le stockage des déchets, le système de ventilation, l'étanchéité des sols, etc.

Source : Face au Risque - L'Hebdo, n° 283, 26 janvier 2004.

Produits acides pour pièces automobiles

Une dizaine de sapeurs-pompiers ont été mobilisés, suite à l'explosion survenue, le 5 octobre 2002, dans une entreprise de Nompatelize (88) spécialisée dans la confection de pièces automobiles. Une mauvaise manipulation de produits acides est à l'origine de l'accident, qui a provoqué un dégagement de vapeurs. Très vite, deux laborantins ont procédé à la ventilation de la pièce. Dès l'alerte donnée, un véhicule anti-pollution du centre de secours principal de Saint-Dié s'est rendu sur place. Une équipe d'intervention « risques chimiques » en tenue de protection anti-acide s'est rendue dans les locaux, pour effectuer une première décontamination des lieux, avant qu'une entreprise spécialisée ne poursuive les opérations de nettoyage.

Erreur lors d'un rinçage

6 novembre 1998. Neuville-sur-Saône. Une violente explosion entendue à plusieurs kilomètres brise les équipements (disque de rupture, collecteurs...) d'une capacité contenant un distillat inflammable riche en cyclohexane, ainsi que les vitres d'un atelier de chimie fine de 500 m2. Le POI de l'établissement est déclenché. Les pompiers internes maîtrisent un départ de feu en 15 min. Un opérateur grièvement blessé par la chute d'une armoire électrique décèdera quelques heures plus tard, 2 employés sont blessés et 12 autres non directement atteints sont examinés par précaution. L'accident a lieu lors du rinçage de la capacité, après ouverture d'une vanne de soufflage reliée par erreur à un réseau d'air comprimé et non d'azote. Lors des contrôles de réception à la suite de travaux de modification des installations hors de l'atelier, le sous-traitant et l'exploitant n'ont pas remarqué le mauvais raccordement de la nouvelle unité aux différents réseaux internes distants de 10 cm au niveau du piquage à réaliser pour alimenter l'unité en azote. Deux ans plus tard, l'enquête réalisée à la suite de l'ouverture d'une information judiciaire met en cause 3 entreprises et conduit à la mise en examen de 14 personnes.

Source : http://aria.ecologie.gouv.fr

Déflagration lors du ramassage des déchets

12 mars 2001. France. Dans une usine pyrotechnique, une déflagration suivie d'une combustion se produit lors du regroupement des déchets du laboratoire. Le regroupement est prévu pour prendre en compte le principal danger qui est l'incompatibilité des produits entre eux : ainsi, les combustibles sont mis à part, de même que les comburants. Un pot d'émulsion mère cristallisée, à base de nitrate d'ammonium aurait réagi avec quelques grammes de Thermite (mélange à base d'aluminium, alun, oxyde de cuivre) lors du regroupement du contenu des poubelles par le personnel de nettoyage. La collecte des déchets pyrotechniques doit être prise en compte par une étude de sécurité pyrotechnique et la mise en œuvre réalisée par du personnel qualifié et habilité. Dans ce cas, une identification par couleur de poubelles a aussi été mise en place pour les différents produits afin de limiter au maximum les risques d'erreur humaine. De manière générale, les experts en explosif attirent aussi l'attention sur les risques associés au vieillissement des produits (en particulier, évolution des caractéristiques). Ils rappellent à cet effet l'intérêt d'une traçabilité rigoureuse.

Source : http://aria.ecologie.gouv.fr

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