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Une étude du Bureau d'analyse des risques et pollutions industrielles (Barpi) a été conduite sur 722 accidents recensés en France entre 1992 et 2000. Parallèlement, le Barpi a étudié les accidents avec blessés dans l'industrie chimique. Cette fois-ci, l'échantillon est de 158 cas. Un même événement peut conduire à différents types d'accidents.

RETOURS D'EXPÉRIENCE
Chimie fine : Erreur de manipulation

6 novembre 1998. Neuville-sur-Saône. Une violente explosion entendue à plusieurs kilomètres brise les équipements (disque de rupture, collecteurs...) d'une capacité contenant un distillat inflammable riche en cyclohexane, ainsi que les vitres d'un atelier de chimie fine de 500 m2. Le POI est déclenché. Les pompiers internes maîtrisent le départ de feu en 15 m. Un opérateur grièvement blessé par la chute d'une armoire électrique décèdera quelques heures plus tard, 2 employés sont blessés et 12 autres non directement atteints sont examinés par précaution. L'accident a lieu lors du rinçage de la capacité, après ouverture d'une vanne de soufflage reliée par erreur à un réseau d'air comprimé et non d'azote. Lors des contrôles de réception à la suite de travaux de modification des installations hors de l'atelier, le sous-traitant et l'exploitant n'ont pas remarqué le mauvais raccordement de la nouvelle unité aux différents réseaux internes distants de 10 cm au niveau du piquage à réaliser pour alimenter l'unité en azote. Deux ans plus tard, l'enquête réalisée à la suite de l'ouverture d'une information judiciaire met en cause 3 entreprises et conduit à la mise en examen de 14 personnes.

Source : http://aria.ecologie.gouv.fr

Peintures, solvants et vernis : réaction exothermique

31 juillet 2000. Le Kremlin-Bicêtre (94). Dans l'atelier d'une usine de fabrication de vernis-peintures, une réaction exothermique se produit lors du mélange de constituants destinés à la fabrication d'un produit phosphato-chromatant. L'acétone s'évapore, s'enflamme en formant une boule de feu et explose. L'incendie qui se limite au récipient contenant le produit est rapidement maîtrisé par le personnel de l'établissement. Les pompiers évacuent deux ouvriers brûlés au deuxième degré. L'accident n'a entraîné aucun dommage sur les installations. La production du reste de l'usine n'a pas été perturbée. La société met en place des procédures écrites de fabrication plus complètes, une nouvelle procédure de fabrication du produit en cause est établie. L'Inspection demande à la société des renseignements sur les produits stockés pour la mise à jour du classement de ses activités et un rapport sur l'accident ainsi que sur les mesures prises à la suite de ce dernier.

Source : http://aria.ecologie.gouv.fr

Peintures, solvants et vernis : la canicule provoque un incendie

Le 15 août 2003, un établissement de Pont-de-Calix (38) spécialisé dans la fabrication de peinture et d'encres de couleurs est la proie des flammes. Des fûts de solvants toxiques explosent sous l'effet de la canicule. Celle-ci a sans doute provoqué la condensation des produits. Des fûts de nitrocellulose ont, quant à eux, abondamment nourri le feu. Les Sapeurs-pompiers ont maîtrisé le feu en moins d'une demi-heure en utilisant de la mousse pour empêcher l'évaporation des produits.

Source : Face au Risque - L'Hebdo, n° 267, 15 septembre 2003.

Polymères : le bâtiment totalement détruit

Un incendie a ravagé, dans la nuit du 14 au 15 février 2003 à Rémelfing (57), un bâtiment de 4 300 m2 regroupant des ateliers de production et des aires de stockage, propriété d'une usine de fabrication de pièces de décoration (rosaces et moulures...) en polyuréthane. Les flammes se sont nourries de solvants et de matières inflammables et toxiques stockées dans le bâtiment. Le bâtiment central a été totalement détruit.

Source : Face au Risque - L'Hebdo, n° 252, 31 mars 2003.

Production d'acétylène : un écrou fragile provoque l'incendie

Le 13 septembre 2001, Irigny (69). Le sécheur d'un compresseur explose sur une unité de production d'acétylène. Des fuites s'enflamment. L'unité est mise en sécurité (arrêt du compresseur, balayage des lignes HP à l'azote), un périmètre de sécurité est établi. Des employés en vêtements de protection maîtrisent le feu en 10 m à l'aide d'extincteurs. L'acétylène est refroidi, séché et stocké dans un gazomètre (20 mb) avant d'être comprimé (25 bar max.) et conditionné dans des locaux mitoyens alimentés par une canalisation avec arrêts de flamme. Le gaz sortant du compresseur traverse un déshuileur et un sécheur, appareil à pression constitué d'un tube et de 2 fonds plats avec brides, rempli de chlorure de calcium. Lors du montage d'une vanne 48 h plus tôt, une amorce de rupture se serait produite sur un écrou flottant solidaire de la bride de fond du sécheur et fragilisé par l'usage. L'écrou s'est rompu sous la pression (15 bar) et une importante fuite d'acétylène s'est enflammée sous le sécheur. L'acétylène chauffé se décompose dans la canalisation et dans l'appareil, créant une onde de choc brutale du bas vers le haut du réacteur. Boulons de fixation rompus, la bride supérieure du sécheur projetée à 40 m arrache les tuyauteries HP situées dans le local, créant une fuite d'acétylène qui s'enflamme aussi.

Source : http://aria.ecologie.gouv.fr

Pyrotechnie et fabrication d'artifices : Incendie lors du dosage volumétrique

23 mai 2001. France. Dans une usine pyrotechnique, des comprimés d'une composition à base de nitrate de barium, d'aluminium et de magnésium brûlent lors du redémarrage d'une opération de fabrication de pains de composition incendiaire. Cet incident intervient lors des phases de réglage du dosage volumétrique. Il se propage au 2 kg de composition situés dans la trémie. L'opération était conduite à distance. Les ouvertures sur la trémie prévues pour permettre le déconfinement ont correctement fonctionné. La cause n'a pu être mis en évidence de manière certaine. Elle pourrait être due à la présence d'une impureté. A la suite de cet incident, un contrôle systématique (par prélèvement) de la composition est mis en place avant chaque opération de fabrication ; un signal lumineux est implanté pour indiquer le fonctionnement de la pastilleuse et éviter que le personnel évoluant à proximité ne passe devant la porte du local. L'incident a provoqué des dégâts matériels : outillages endommagés et la toiture, située à 7,5 m de hauteur, est détériorée.

Source : http://aria.ecologie.gouv.fr

Pyrotechnie et fabrication d'artifices : les rongeurs suspectés

27 juin 1993. Mazères (09). Une explosion se produit dans un stockage d'explosifs nitratés, de moteurs pour fusées paragrêles et de cordons détonants. Le bâtiment métallique est soufflé. Des morceaux de métal chaud sont projetés sur 2 dépôts à 60 m (poudre noire, produits fumigènes et éclairants au magnésium) entraînant par effet domino d'autres incendies et explosions. L'explosion principale (équivalente à la détonation de 1 770 kg de tolite) provoque la formation de deux cratères ; le plus grand fait 5,4 m de diamètre et 1,5 m de profondeur. Elle est perçue à 30 km. Les dégâts sont concentrés sur des ateliers et bâtiments administratifs. La cause probable est attribuée à une action mécanique sur des allumeurs à traction, des rongeurs pourraient en avoir causé la chute.

Source : http://aria.ecologie.gouv.fr

Raffinerie : Fuite sur une pompe, feu sur une tour

Fuite de gazole dans une raffinerie. 6 h 30, le 25 octobre 2002. Le feu vient de se déclarer sur une tour de distillation d'une raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, près du Havre. En cause : une fuite de gazole, décelée sur une pompe. Les services de secours internes sont immédiatement sur place. Trois centres de secours de la région sont appelés en renfort. 70 sapeurs-pompiers sont mobilisés. Grâce à l'utilisation des canons à mousse, la propagation des flammes est évitée. Les pompiers préservent également du feu les installations situées à proximité. Le Plan d'opération interne n'a pas été déclenché, même si tout avait été préparé.

Source : Face au Risque - L'Hebdo, n° 238, 9 décembre 2002.

Usine classée SEVESO 2 : Mauvaises manipulations suspectées

Le sinistre s'est produit le 15 décembre 2004 à 16 h 45 dans une usine de produits chimiques classée Seveso 2 d'Auzouer-en-Touraine (37) et qui avait déjà été détruite dans un incendie en 1988, avec, à l'époque, de lourdes conséquences sur l'environnement. Le feu a été circonscrit vers 17 h 20 grâce aux lances à mousse des pompiers. L'origine du sinistre restait inconnue, même si un laborantin manipulait un solvant juste avant l'explosion à l'origine du sinistre. Cet incendie est survenu la veille de la réunion du comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). La direction départementale du travail a en effet imposé le 16 décembre comme date butoir aux responsables de l'usine, afin que soient effectuées les mesures de mises en condition minimum de sécurité de l'usine, portant notamment sur le stockage des déchets, le système de ventilation, l'étanchéité des sols, etc.

Source : Face au Risque - L'Hebdo, n° 283, 26 janvier 2004.

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