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La conception et la réalisation d'un système sprinkleurs selon la règle APSAD R1 repose sur une classification des risques en fonction de laquelle seront notamment définis :

La règle prend en compte les systèmes sprinkleurs de type « grosses gouttes » et de type « ESFR » dont elle définit les principes et les conditions d'emploi.

La tarification d'un risque protégé par un système d'extinction automatique à eau bénéficie d'un rabais à condition que celle-ci soit conforme à la règle APSAD R1. Ce rabais est défini dans le Traité d'assurance incendie risques d'entreprises (TRE) et peut aller jusqu'à 80 %, en fonction de l'âge de l'installation, du nombre de sources d'eau, du respect des règles de surveillance et de la nature des activités.

LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION D'UN SYSTÈME
La classification des risques

L'importance et la nature de la charge calorifique ainsi que la vitesse de propagation du feu conditionnent le débit d'eau par unité de surface et le nombre de sprinkleurs dont le fonctionnement est prévisible. Il est donc indispensable, pour construire l'installation adaptée, de connaître les risques d'incendie du bâtiment à protéger.

En conséquence, un classement est établi en fonction de la nature de l'activité dans le bâtiment à protéger, de la nature des marchandises et des emballages, des modes et hauteurs de stockage et du type de construction (notamment en présence de panneaux sandwich).

Des classes de risques sont ainsi définies avec, en fonction du référentiel, un contenu pratiquement identique mais des dénominations différentes :

 

Classe de risque

(Règle APSAD R1)

Hazard occupancies

(Document CEA 4001 + NF EN 12845)

Risques à faible potentiel calorifique (RFPC)

Light Hazard (LH)

Risques courants (RC)

Ordinary Hazard (OH)

Risques très dangereux de type A (RTDA)

Hight Hazard Production (HHP)

Risques très dangereux de type B (RTDB)

Hight Hazard Storage (HHS)

 

A noter que le classement des activités et marchandises est en général plus sévère avec la règle APSAD R1 qu'avec les référentiels européens. De prochains amendements à la norme européenne et à la règle CEA 4001 (prévus en 2006 pour cette règle) devraient atténuer ces différences.

Densité d'eau et surface impliquée

A chaque classe et sous-classe de risque correspondent une densité d'eau et une surface impliquée :

En fonction du risque, les densités et les surfaces impliquées seront les suivantes :

 

Classe de risque

Densité

(règle APSAD R1

document CEA 4001

Nf EN 12845)

Surface
impliquée

Règle APSAD R1

Document CEA 4001

NF EN 12845

RFPC

LH

2,25 l/m2/min

84 m2

RC 1

OH 1

5 l/m2/min

72 m2

RC 2

OH 2

144 m2

RC 3

OH 3

216 m2

RC 3S

OH 4

360 m2

RTD A1

HHP 1

7,5 l/m2/min

260 m2

RTD A2

HHP 2

10 l/m2/min

RTD A3

HHP 3

12,5 l/m2/min

RTDB 1, 2, 3, 4

HHS 1, 2, 3, 4

Valeurs dépendant du mode et de la hauteur de stockage mais identiques pour les 3 référentiels

 

La densité et la surface impliquée permettent de définir les sources d'eau nécessaires à l'alimentation du système (pour une estimation rapide de la source d'eau principale à partir de la connaissance de la densité et de la surface impliquée, se reporter au paragraphe relatif aux sources d'eau).

Étendue de la protection

Pour obtenir la meilleure efficacité, tous les locaux d'un même bâtiment, les bâtiments contigus et les bâtiments situés à moins de 10 mètres doivent être protégés et, en particulier, les espaces cachés : combles inaccessibles, faux-planchers, faux-plafonds, compartiments latéraux, etc.

Pour certains cas particuliers, la non protection peut être envisagée avec ou sans mesures compensatoires comme : la séparation entre locaux protégés et non protégés par un mur séparatif ordinaire (conforme à la règle APSAD R15 relative aux ouvrages séparatifs coupe-feu) avec porte coupe-feu 1 h 30 minimum, amélioration de la tenue au feu de la séparation par rideau d'eau, etc.

La protection doit être adaptée aux risques présentés par chaque local et l'on peut même réaliser deux protections différentes dans le même local moyennant des mesures spécifiques.

MAINTENANCE ET VÉRIFICATION DU SYSTÈME

La durée de vie d'une installation sprinkleurs est longue. Il existe des installations centenaires en service. Cette longévité implique une série d'opérations d'entretien, de vérification et d'adaptation pour garantir toujours la même efficacité.

La règle APSAD R1 prévoit une remise en conformité du système tous les 30 ans et des entretiens approfondis tous les 3 ans.

Entretien et surveillance

Le propriétaire, ou son délégué, est responsable de l'entretien de l'installation suivant les consignes d'entretien fournies par l'installateur et les directives de la règle APSAD R1.

Une série d'opérations (hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, semestrielles, annuelles, triennales) sont préconisées et doivent être consignées sur des documents adéquats pouvant être présentés à toute demande du prescripteur (tableaux S1A et S1B du CNPP par exemple). Ces opérations concernent essentiellement les postes de contrôle, les sources d'eau, les groupes motopompes diesel et le réseau.

En complément, il faut exercer une surveillance sur l'ensemble du système et des locaux et en particulier sur :

en tenant compte d'éventuels changements comme :

Vérification semestrielle des installations

Elle a pour objet de s'assurer dans le temps de la qualité de l'entretien et de l'adéquation du système à l'occupation des locaux. Il ne s'agit donc pas d'une opération de maintenance mais d'une vérification périodique.

Ce suivi semestriel des installations sprinkleurs est exigé par la règle APSAD R1 et fait l'objet d'un compte-rendu de vérification Q1. Il est établi par une entreprise disposant de la certification APSAD de service de vérification. Ce compte-rendu est envoyé au CNPP qui alerte l'assureur en cas de dysfonctionnement grave.

Les principales vérifications effectuées portent sur les points suivants :

Entretien triennal

L'entretien triennal porte sur les éléments suivants :

Ce travail doit être exécuté par du personnel compétent car il nécessite l'arrêt de tout ou partie du système et, en particulier, des sources d'eau.

Remise en conformité trentenaire

Elle doit être exécutée tous les 30 ans, la date de référence étant la date de mise sous eau.

Elle est réalisée suivant les directives de la règle APSAD R1, en 3 phases :

La remise en conformité trentenaire donne lieu à l'établissement d'un nouveau certificat N1 et à une visite de conformité effectuée par le CNPP.

Modifications et extensions

Si elles concernent moins de 5 sprinkleurs sur un même poste de contrôle, les modifications peuvent être exécutées par l'assuré, à condition qu'il en avise immédiatement l'assureur et le vérificateur certifié qui en fera état dans le compte rendu de vérification suivant.

Les autres modifications doivent être exécutées par l'installateur d'origine ou par un autre installateur disposant de la certification APSAD de service d'installation. Jusqu'à 200 sprinkleurs, elles font l'objet d'un simple compte-rendu ; au-delà et/ou si les sources sont modifiées, un certificat N1 doit être établi. En particulier, la source B doit être calibrée en fonction des besoins en eau de la modification ou de l'extension.

Arrêt de l'installation

Pour tout arrêt de l'installation supérieur à 12 heures, qu'il soit :

l'assuré doit aviser son assureur en utilisant l'imprimé N100, trois jours avant en cas de vérifications, modifications ou extension et sans délai en cas d'accident, et prendre immédiatement les mesures compensatoires prévues au verso du document.

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