![]() |
5.7.21. LA RÈGLE APSAD R12 : EXTINCTION AUTOMATIQUE À MOUSSE | ![]() |
La règle APSAD R12 définit les exigences de conception, de réalisation, de mise en service et de maintenance des installations d'extinction automatique à mousse à haut foisonnement (IEAMHF), mises en place dans les bâtiments des secteurs industriel, commercial, agricole ou tertiaire. Elle prévoit le compartimentage du risque.
Elle donne une description complète d'une installation d'extinction automatique à mousse à haut foisonnement (IEAMHF).
Une IEAMHF comporte un système de détection et d'alarme incendie destiné :
- à détecter qu'un incendie s'est déclaré et à le signaler ; - puis à confirmer la détection de l'incendie et à le signaler ; - et enfin à signaler que la production de mousse est en fonctionnement.
La première alarme est destinée à prévenir les services d'intervention pour qu'ils agissent sur l'incendie avant qu'il ne se développe et avant que le système de production de mousse ne se déclenche sur confirmation d'alarme. Le système d'alarme doit être relié à un poste de surveillance, occupé en permanence et/ou à une station de télésurveillance.
Une IEAMHF comporte également :
- des réserves d'eau et d'émulseur adapté à la classe de feu ; - un système de prémélange ; - un réseau de canalisations ; - des générateurs de mousse.
Le cas échéant, l'IEAMHF commande les dispositifs de confinement (portes, grilles...), de ventilation (exutoires...) et l'arrêt de certains dispositifs techniques.
Objet de la règle
« Une installation automatique d'extinction à mousse à haut foisonnement (IAMHF), en plus des fonctions de détection et d'alarme, est destinée à éteindre, ou au moins contenir, les feux de liquides inflammables dans des espaces clos. Cette installation fixe est capable de produire de la mousse dans un délai très bref. Cette mousse agit essentiellement par étouffement en bloquant les vapeurs et en s'opposant à leur diffusion dans l'atmosphère.
Ce dispositif est particulièrement adapté pour lutter rapidement contre les incendies dans les espaces clos ou encombrés tels que caves, cales de navires, galeries de câbles.
Suivant la nature du risque à protéger, d'autres mesures de protection peuvent venir en complément de ce dispositif.
La (...) règle APSAD R12 décrit les règles de conception et de mise en uvre d'une installation automatique à mousse à haut foisonnement ainsi que les opérations nécessaires à leur mise en service et à leur maintenance. »
Etude et conception le débit de mousse
Le dimensionnement doit prendre en compte la hauteur, le volume de noyage et le temps maximum nécessaire à la réalisation du noyage.
La hauteur de noyage est égale à 1,1 fois la hauteur du risque le plus élevé, avec un minimum de 0,6 m ; ce minimum est porté à 0,8 m pour les feux de combustibles solides.
Le volume de noyage (V en m3) est égal à la surface à protéger multipliée par la hauteur de noyage, déduction faite de toutes les capacités incombustibles fixes.
Le confinement des petites ouvertures de la zone de noyage peut être réalisé par un grillage incombustible à maille fine (inférieure à 1 mm) à condition que l'enfumage de la zone de noyage soit parfaitement cantonné et que ces ouvertures donnent directement sur l'extérieur ou sur une autre surface protégée.
Le temps maximum de noyage (t en min) est donné dans le tableau suivant (les temps pour les risques sprinklés sont donnés à titre indicatif, ces risques devant donner lieu à une étude spécifique).
Danger
Construction de stabilité
au feu < 1/2 h
Construction de stabilité
au feu
1/2 h
Sprinklé
Non sprinklé
Sprinklé
Non sprinklé
Liquides particulièrement inflammables ou liquides inflammables de la 1re catégorie
3
2
5
3
Liquides inflammable de la 2e catégorie ou liquides peu inflammables
4
3
5
3
Combustibles à faible masse volumiques
4
3
6
4
Combustibles à forte masse volumique (par exemple rouleaux de papier kraft ou couché)
7
5
8
6
Combustibles à forte masse volumique (par exemple rouleaux non cerclés de papier kraft ou couché)
5
4
6
5
Pneumatiques
7
-
8
-
Combustibles emballés dans des cartons, des sacs, des fûts cartonnés...
7
5
8
6
Ces temps tiennent compte d'un délai n'excédant pas 30 secondes entre la confirmation d'alarme et la production effective de mousse aux générateurs aux foisonnement et débit désirés. Si le délai est supérieur (temporisation pour évacuation, long délai d'arrivée d'eau aux générateurs...), les temps du tableau doivent être réduits d'autant.
La conformité de l'installation à la règle est apportée par la déclaration de conformité N12 ; celle-ci ne peut être délivrée par l'installateur que si un essai de noyage total satisfaisant a été réalisé.
Maintenance et vérification du système
Toute l'installation doit être vérifiée au moins deux fois par an par l'installateur ou un vérificateur compétent. Cette vérification fait l'objet du compte-rendu de vérification périodique Q12.
Les vérifications périodiques comprennent l'examen des documents d'exploitation et de maintenance, l'inspection, le contrôle par sondage de la qualité de l'entretien, le contrôle de l'adéquation des moyens de protection au risque et la vérification fonctionnelle de l'installation telle que celle effectuée lors de la mise en service (hors noyage total). Lorsque la production simultanée de mousse à l'ensemble des générateurs d'une zone à protéger n'est pas possible, on mesurera au minimum la concentration en émulseur à partir d'un dispositif d'essai approprié.
Les points à surveiller particulièrement sont :
- 1. les vannes d'arrêt des sources d'eau et d'émulseur. Celles-ci doivent être maintenues ouvertes en permanence, cadenassées ou plombées ; - 2. le dégagement des générateurs ; - 3. la modification intérieure des locaux aussi bien en ce qui concerne le bâtiment proprement dit (par exemple suppression ou édification de cloisons) qu'en ce qui concerne l'aménagement intérieur (par exemple mise en place ou suppression d'une machine) ; - 4. l'étanchéité du local.
![]() |
![]() |
![]() |