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5.6.50. LES POINTS D'EAU | ![]() |
L'APPROVISIONNEMENT
Dans tous les cas il importe de partir de deux idées essentielles :
- l'engin de base de lutte contre le feu est l'engin pompe de 60 m3/h des centres de secours ; - la durée approximative d'extinction d'un sinistre moyen est évaluée à deux heures.
La quantité d'eau minimale nécessaire en tout temps est donc 120 m3 d'eau utilisables en 2 heures. L'estimation du risque indiquera les besoins supplémentaires dans chaque cas.
En principe, les points d'eau utilisés doivent être situés de manière à permettre des établissements de tuyaux de longueur normale sur des cheminements libres de tout obstacle.
A côté du réseau de distribution, il existe toute une variété de points d'eau utilisables. Les dispositions techniques réglementaires en sont actuellement définies par la circulaire interministérielle n° 465 du 12 décembre 1951 relative à la création et à l'aménagement des points d'eau.
A cette circulaire, s'ajoutent deux autres circulaires : La circulaire interministérielle du 20 février 1957 et la circulaire ministérielle du 9 août 1957.
Un guide pratique, le document D9, a été établi en concertation avec le CNPP, les sapeurs-pompiers, la FFSA (Fédération française des sociétés d'assurance) et les utilisateurs afin de servir de support à la détermination des besoins en eau réels en fonction de la nature du risque.
LE RÉSEAU DE DISTRIBUTION
Le réseau de distribution présente le très gros avantage de rendre possible la multiplication des prises d'eau et, par voie de conséquence, de réduire la longueur des tuyaux de refoulement employés par les sapeurs-pompiers, les pertes de charge et l'usure du matériel.
Réseau de distribution normal
Le réseau de distribution peut à lui seul assurer la défense contre l'incendie de la localité desservie, s'il dispose d'une réserve d'eau de capacité suffisante et de canalisations pouvant fournir un débit minimal de 17 l/s. Ce réseau doit alimenter des prises d'incendie, bouches ou poteaux de 100 mm, incongelables et normalisés.
Réseau de distribution adapté
Dans certaines grandes villes, les sapeurs-pompiers disposent d'engins à grande puissance, de débits horaires de 120 m3 ou plus ; sur leur demande, il est procédé à l'installation de bouches de 100 mm à partir de canalisations d'un débit adéquat. Ces bouches sont installées à proximité des risques concernés.
Réseau de distribution à grande pression
Dans certains cas exceptionnels (montagnes par exemple), les pressions existant dans le réseau permettent l'utilisation directe des lances sans interposition d'engins-pompes. La défense contre l'incendie, à l'aide de prises directes, pourra être admise sous certaines réserves de capacité d'alimentation, de pression de marche et d'emplacement des prises d'incendie.
LES POINTS D'EAU NATURELS
Les points d'eau naturels sont : les bords de mer, les cours d'eau, les mares, les étangs, les puits, les pièces d'eau, etc., qui peuvent, dans de très nombreux cas, satisfaire aux besoins des services d'incendie. Ils devront toutefois répondre aux critères suivants :
- être en mesure de fournir, en toute situation, les 120 m3 nécessaires en deux heures ; - se trouver au maximum à 400 m du ou des risques à défendre ; - ne jamais présenter une hauteur d'aspiration supérieure à 6 mètres ; - être, en toutes circonstances, accessibles à l'engin-pompe ; - présenter des aires ou plates-formes permettant aisément la mise en uvre des engins (superficie minimale 12 m2 pour les motopompes et 32 m2 pour les autopompes). Ces points d'aspiration seront avantageusement doublés, afin de permettre l'utilisation des engins appelés en renfort.
Quand un point d'eau est inaccessible, la mise en communication de celui-ci pourra s'effectuer par une tranchée ou une conduite souterraine avec un puisard à créer en un endroit très accessible au plus près de la rive. La crépine d'aspiration de ce puits sera au moins à 0,30 m au-dessous de la nappe d'eau et au moins à 0,50 m du fond. S'il s'agit d'eau boueuse ou sablonneuse, il sera prévu une fosse de décantation. Ce puisard devra être muni d'un couvercle et tenu constamment fermé.
LES POINTS D'EAU ARTIFICIELS
Les réserves artificielles doivent être créées en des endroits judicieusement choisis par rapport aux bâtiments à défendre et être facilement accessibles en toutes circonstances. Elles sont soumises aux conditions suivantes :
- avoir une capacité minimale de 120 m3 d'un seul tenant ; toutefois lorsque son alimentation est assurée par un réseau de distribution ou par une source, cette capacité peut être réduite du double du débit horaire de l'appoint ; - pouvoir assurer une défense suffisante contre un risque moyen situé à 400 m.
Ces réserves peuvent être constituées par des citernes, bassins, piscines, lavoirs, abreuvoirs et autres points d'eau similaires :
- les citernes enterrées présentent des avantages : hygiène, antigel, non-évaporation, etc. Elles doivent comporter un regard de visite, un puisard d'aspiration et, si l'alimentation est assurée par un réseau d'eau potable, un dispositif évitant tout retour ; - les piscines, par leur capacité, présentent un intérêt certain pour la lutte contre le feu. Si la disposition des lieux ne permet pas l'accès du bassin aux engins d'incendie, il y aura lieu de prévoir à la partie basse de l'installation une ou plusieurs prises spéciales ou branchements d'au moins 100 mm ; ces canalisations aboutiront en principe sur la voie publique et seront munies d'une vanne de barrage chaque fois qu'elles seront en charge ; - les lavoirs constituent en général à eux seuls des réserves insuffisantes qu'il faut compléter.
Dans certains cas exceptionnels (ferme ou autre propriété isolée), à défaut de points d'eau naturels et pour raison de dépense exagérée eu égard au risque à défendre, il pourra être admis la création de réserves de 60 m3 seulement, ceci étant un minimum et devant rester une exception.
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