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Description et cadre technique

Un extincteur est un appareil qui permet de projeter et de diriger sur un foyer d'incendie un agent extincteur. La projection hors de l'appareil est obtenue par l'effet d'une pression intérieure qui peut être due soit à la compression préalable de l'agent extincteur ou à la libération d'un gaz de chasse au moment de la mise en œuvre.

L'extincteur est essentiellement caractérisé en fonction de l'agent extincteur qu'il contient. On distingue :

Quelle que soit la nature de l'agent extincteur qu'ils contiennent, les appareils sont répartis en deux grandes catégories, en fonction de leur masse en ordre de marche :

Il existe aussi des extincteurs automatiques fixes individuels.

Du point de vue quantitatif, la charge des appareils à base d'eau s'exprime en volume (litres) et celle des autres appareils en masse (kg).

Les extincteurs sont également caractérisés par :

Marque NF et identification

La conformité des extincteurs aux normes, dont le respect est obligatoire est garantie par une procédure de certification et se traduit par l'apposition sur le matériel de la marque NF - extincteurs. Les normes se rapportant aux extincteurs sont les normes de la série EN 3.

Le marquage CE est obligatoire pour tous les extincteurs fabriqués depuis le 29 mai 2002. Il atteste de la conformité des appareils à la directive « équipements sous pression » transposée par le décret du 13 décembre 1999.

La couleur du corps de l'extincteur doit obligatoirement être rouge « incendie ». Les inscriptions sur l'extincteur doivent être en blanc sur fond rouge ou rouge sur fond blanc ; elles doivent être facilement lisibles, même lorsque l'extincteur est placé sur son support.

On distingue sur un extincteur cinq zones de marquage, chaque zone étant expressément réservée à un type défini d'inscriptions, la dimension des zones et des lettres utilisées étant elles-mêmes précisément définies :

Les cartouches de gaz destinées à propulser les agents extincteurs doivent comporter l'inscription de leurs masses réelles à vide et à plein.

CRITÈRES DE CHOIX

Les extincteurs doivent être impérativement adaptés à la nature des combustibles et aux risques encourus, ainsi d'ailleurs que l'exige la réglementation. Hormis cette règle essentielle, il y a lieu de tenir compte de certaines limitations d'emploi, du type de local, des conditions environnementales et éventuellement des inconvénients pour les personnes ou le matériel. En outre, s'agissant de la charge, le choix tiendra éventuellement compte du type de personnes appelées à les manipuler.

Les classes de feux

Les critères permettant de qualifier l'efficacité d'un extincteur ne sont applicables que moyennant une définition préalable des diverses classes de feux qu'il peut avoir à combattre. La norme NF EN 2 distingue cinq classes de feux :

Ce sont les feux de matériaux solides, généralement de nature organique dont la combustion se fait normalement avec la formation de braises. Entrent dans cette catégorie : le bois, le papier, le carton, les tissus, certaines matières plastiques, comme le PVC...

Ce sont les feux de liquides ou de solides liquéfiables ; leur combustion se fait sans formation de braise profonde. Entrent dans cette classe : l'essence, le pétrole, le fuel, les huiles, les graisses, les peintures, les solvants, les alcools, certaines matières plastiques courantes fréquemment utilisées en isolation (polystyrène, polyéthylène...), etc.

Ce sont les feux de gaz (par exemple : méthane, propane, butane, gaz de ville, etc.).

Ce sont des feux de métaux (aluminium, magnésium, uranium, sodium, potassium, etc. et leurs alliages). Ils nécessitent l'emploi de produits particuliers adaptés à chaque cas.

Ce sont des feux d'auxiliaires de cuisson (graisses, huiles végétales et animales).

Ainsi, en fonction du type de feu qui risque de se déclarer, on sélectionnera l'agent qui aura le plus grand pouvoir extincteur.

Détermination de l'efficacité d'un extincteur

L'efficacité des extincteurs est vérifiée sur la base de « foyers-types » définis par les normes. Les foyers sont caractérisés par la nature, la forme et la quantité de combustible utilisé. Les quantités de combustibles déterminées pour les essais sont de valeur croissante. Plus le chiffre est important, plus l'efficacité est élevée.

Ainsi, l'efficacité extinctrice d'un appareil s'exprime par la désignation du ou des foyers-types qu'il peut éteindre, un chiffre précédant la lettre A ou B. Par exemple, pour les foyers-types B, le chiffre représente le volume de liquide en litres contenu dans le bac (volume composé de 2/3 de combustible sur 1/3 d'eau).

L'efficacité d'un appareil sur les foyers de classe C est uniquement désignée par la lettre C. Il convient de noter que l'on ne peut éteindre un feu de gaz que si l'on peut aussitôt en couper l'arrivée.

L'indication du ou des foyers-types pouvant être éteints par un extincteur figure sur son étiquetage, en plus du pictogramme de la classe de feu.

Durée de fonctionnement

La durée minimale de fonctionnement d'un extincteur doit être conforme au tableau ci-après (suivant la norme NF EN 3-1) :

 

Charge d'agent extincteur (X) (kg ou litre)

Durée minimum de fonctionnement (secondes)

X 3

6

3 < X 6

9

6 < X 10

12

X > 10

15

 

La norme NF EN 3-4 donne les exigences sur la durée minimale de fonctionnement en relation avec les foyers-types B ; certains extraits en sont reproduits dans le tableau ci-après qui permettent, à titre d'exemple, d'apprécier les temps d'extinction et les quantités d'agent extincteur nécessaires :

 

Foyer-type

Quantité maximale d'agent d'extinction

Désignation

Durée minimale de fonctionnement (secondes)

Poudre

(kg)

CO2

(kg)

A base d'eau

et de mousse

21 B

34 B

55 B

70 B

89 B

113 B

144 B

183 B

233 B

6

6

9

9

9

12

15

15

15

1

2

3

4

-

6

9

12

-

2

-

5

-

-

-

-

-

-

-

2

3

-

-

6

-

9

-

CHOIX DE L'AGENT EXTINCTEUR

À chaque grande famille d'agents extincteurs correspond une (ou deux) classe de feu dite « préférentielle », soit celle pour laquelle il est le plus efficace ; corrélativement, il existe des restrictions d'emploi, voire des incompatibilités.

L'eau

L'eau agit sur le foyer essentiellement par refroidissement. Elle assure, de plus, la protection de l'opérateur vis-à-vis du rayonnement. Les appareils à base d'eau sont sensibles au gel, mais il est à noter que certains d'entre eux sont certifiés avec certains produits comme, par exemple des antigels ou des produits anti-corrosion.

Des précautions doivent être prises à l'égard du risque électrique ; toutefois l'emploi de l'eau pulvérisée est possible sur une tension inférieure à 1 000 V avec des appareils qui le mentionnent expressément (se méfier de l'eau de ruissellement qui est, elle, conductrice).

L'eau est présente sous trois « versions » : pulvérisée, pulvérisée avec additif, ou sous forme de mousse.

L'eau pulvérisée

Elle est très efficace sur les feux de classe A (matières solides produisant des flammes et des braises) et la certification des appareils n'existe que pour ce type de foyer.

L'eau pulvérisée avec additif

Elle a une vocation plus large. L'additif est généralement un produit tensioactif qui, sur les feux de classe A, améliore l'efficacité de l'eau en augmentant son pouvoir « mouillant ». A la surface d'un hydrocarbure, il permet la formation d'un film étanche. Très efficace sur les feux de classe A, l'eau avec additifs peut donc être utilisée sur les feux de classe B lorsque l'appareil a également été certifié pour ce type de foyer.

La mousse

La mousse accroît la propriété d'étouffement de l'eau. Le mélange d'eau et « d'émulseur » augmente la tension superficielle de l'eau, conduisant avec l'air à la formation de bulles, au moyen d'un système de diffusion approprié. Efficace sur les feux de classe A, elle est particulièrement adaptée à l'extinction des foyers de classe B, surtout aux feux de liquide en nappe. A noter qu'il existe une catégorie d'émulseur permettant d'éteindre efficacement les feux de liquides polaires (alcools, éther, cétone, ...). La mousse est à proscrire dans les zones soumises à des températures élevées car elle se détruit.

Les poudres

Les poudres agissent en tant qu'inhibiteurs de flammes ; elles n'assurent pas le refroidissement du foyer et il est parfois nécessaire, après avoir abattu les flammes, de poursuivre l'extinction à l'eau. Elles présentent deux inconvénients majeurs : par l'opacité qu'elles génèrent, elles peuvent masquer le foyer et gêner l'évacuation. Elles sont également à proscrire en présence de mécanismes très sensibles et d'équipements électroniques. À noter que seuls les extincteurs à poudre peuvent être certifiés en classe C (feux de gaz). Il existe principalement trois types de poudres :

Le dioxyde de carbone

Le gaz, utilisé comme agent extincteur, présente l'avantage de pouvoir être utilisé efficacement sur les appareils électriques (ainsi que le précise d'ailleurs la règle APSAD R4) et de ne pas causer de dommages notables consécutivement à leur utilisation sur le matériel. La certification des appareils ne porte que sur les foyers de classe B.

Le dioxyde de carbone (CO2) agit par privation d'oxygène (étouffement). La portée de l'appareil étant très faible, son utilisation nécessite une approche du foyer de moins d'un mètre. Les appareils sont certifiés pour les feux de classe B. Toutefois, ainsi qu'évoqué plus haut, ils conviennent aussi pour les feux d'origine électrique.

Certaines précautions sont à prendre :

A noter que l'effet du CO2 est limité à l'extérieur, surtout en cas de vent.

LES EXTINCTEURS SUR ROUES

En raison de leur capacité et de leur portée, les extincteurs sur roues sont utilisés pour combattre efficacement des feux plus importants ou difficilement accessibles : zones à risques dispersés susceptibles de prendre rapidement une ampleur importante, locaux où la hauteur sous plafond est très élevée, stations de distribution de carburant, parkings, entrepôts, etc.

On retrouve, dans les extincteurs sur roues, des appareils à eau avec ou sans additifs, à mousse, à poudre et à dioxyde de carbone (CO2) ; les applications relatives aux types de foyers sont donc les mêmes. Ils font l'objet des mêmes dispositions quant aux opérations de vérification et de maintenance.

On trouve également :

LES TEXTES DE RÉFÉRENCE
Les normes

Plusieurs normes se rapportent aux extincteurs : les normes de la série NF EN 3 relatives aux extincteurs d'incendie portatifs, la norme NF S 61-919 « Maintenance des extincteurs portatifs », la norme NF S 61-920 « Extincteurs à poudre sur roues remorquables, type 3000 B », la norme NF S 61-917 « Extincteurs automatiques fixes individuels pour feux de classes A et/ou B », la norme NF EN 1866 « Extincteurs d'incendie mobiles ».

Les guides

S'adressant plus particulièrement aux marchés publics, le Groupe permanent d'étude des marchés de matériels mécaniques, électriques et électroniques (GPEM/ME) a établi deux documents relatifs aux extincteurs, destinés à faciliter la tâche des acheteurs publics et des gestionnaires de bâtiments :

Par ailleurs, le Comité National Malveillance Incendie Sécurité (CNMIS) édite un Guide pour la maintenance des extincteurs mobiles. Ce document définit, pour l'examen détaillé des visites de maintenance, les modes opératoires propres à chaque type d'appareil.

Les textes de référence en matière de vérification et d'installation

Plusieurs textes réglementaires prévoient que les extincteurs doivent être vérifiés et entretenus, notamment :

Les documents relatifs aux opérations de vérification et d'entretien sont essentiellement les suivants :

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