5.3.21. LA RÉGLE APSAD R7 : DÉTECTION AUTOMATIQUE D'INCENDIE |
La règle APSAD R7 Détection automatique d'incendie - règle d'installation (éd. 07.2006.0 de juillet 2006) s'applique aux installations de détection automatique d'incendie réalisées dans tous types de sites ou de bâtiments. Ces installations comporteront des matériels certifiés NF ou reconnus équivalents par le certificateur.
Lorsque l'installation fixe de détection automatique d'incendie est destinée à commander le fonctionnement d'une installation fixe d'extinction (par exemple à gaz ou à eau) ou d'une autre installation de protection incendie (par exemple fermetures coupe-feu), les textes réglementaires et les règles APSAD applicables à ces installations doivent être respectés.
Voici les principaux points de la règle APSAD R7.
Conception de l'installation
Un système de détection automatique d'incendie a pour objectif de déceler et de signaler le plus tôt possible la naissance d'un incendie afin de réduire le délai de mise en uvre de mesures adéquates de lutte contre cet incendie, tout en évitant au maximum de délivrer des alarmes non justifiées.
Le système de détection automatique d'incendie comprend au minimum les détecteurs automatiques d'incendie et l'équipement de contrôle et de signalisation (ECS).
La règle APSAD R7 donne les définitions de tous les éléments pouvant entrer dans la constitution d'une installation de détection.
Le système de détection incendie (SDI) et, si elle existe, son unité d'aide à l'exploitation (UAE), doivent être indépendants de tout autre système.
Pour la réalisation de l'installation, des exigences « système » doivent être respectées. Il s'agit de limites fixées :
- à la capacité d'un équipement de contrôle et de signalisation (limitée à 1 024 points par unité de traitement) ; - aux défauts survenant sur les câbles ou les raccordements (par exemple, un circuit de détection ne doit pas comporter plus de 128 points et couvrir plus de 6 000 m2) ; - aux liaisons hertziennes (une défaillance ne doit pas, par exemple, engendrer la perte de plus de 32 points de détection).
Un point de la règle est consacré au critère de stabilité.
Choix du type de détecteurs
Le choix du type de détecteur dépend essentiellement des facteurs suivants :
- l'inflammabilité et le comportement au feu des matériaux présents dans les locaux ; - la configuration des locaux (en particulier la hauteur et la forme du plafond) ; - les effets de la ventilation et du chauffage ; - les conditions ambiantes des locaux surveillés ; - les risques d'alarmes non justifiées ; - les exigences réglementaires ; - les performances et conseils d'implantation fournis par le constructeur.
La règle recommande d'utiliser une combinaison de plusieurs types de détecteurs. Aucun détecteur ne permettant de répondre à tous ces critères simultanément.
Selon le choix du type de détecteurs, les règles d'installation diffèrent et sont regroupées en catégorie :
- détecteurs de chaleur et de fumée (ponctuel de fumée et de chaleur, multiponctuel et optique linéaire de fumée) ; - détecteur de flammes.
Pour la première catégorie, la surface couverte par chaque détecteur est limitée en fonctions des facteurs suivants :
- la zone à surveiller ; - la superficie totale du local ; - la distance entre tout point de la zone surveillée et le détecteur le plus proche ; - la proximité des murs ; - la hauteur et la forme du plafond ; - les conditions générales d'environnement ; - tous les obstacles aux mouvements de convection des produits de combustion ; - l'activité développée dans le risque.
La surface surveillée par le détecteur est liée à l'activité du site et au facteur de risque. Elle est formulée mathématiquement : le facteur risque (donné dans une annexe de la règle) est multiplié par la surface surveillée maximale, qui correspond aux conditions limites acceptables d'efficacité. Ce dernier chiffre, exprimé en mètre carré, dépend de l'angle des plafonds, de la surface et de la hauteur du local.
Pour la deuxième catégorie, détecteurs de flammes, le nombre, l'emplacement et l'orientation des détecteurs sont liés aux éventuelles perturbations. Si ces dernières ne sont pas éliminées en agissant sur l'implantation et l'orientation des détecteurs, le volume surveillé doit être limité par des masques. Cette solution doit néanmoins être testé lors d'un essai de performance.
Implantation de l'équipement de signalisation
Le local, où est situé l'équipement de contrôle et de signalisation (ECS), doit être sec, surveillé par au moins un détecteur d'incendie et occupé en permanence. Si la surveillance humaine n'est pas permanente, les équipements suivants doivent être installés :
- un tableau répétiteur d'exploitation (TRE) ; - une face avant déportée ; - un moyen de télésurveillance - et éventuellement en complément : - une UAE ou un système de recherche de personnes.
Par ailleurs, à proximité de l'ECS, sont placés :
- un plan du risque (zones de surveillance des détecteurs et accès) ; - un livret des consignes et des procédures (cas d'alarme incendie, de signal de dérangement et de défaut) ; - une notice simplifiée d'utilisation.
Les sources d'alimentation
La source principale de l'alimentation de l'installation est réalisée au moyen d'une dérivation issue directement du tableau principal du bâtiment ou de l'établissement. Elle est à l'usage exclusif du Système de sécurité incendie (SSI) mais peut être commune à l'alimentation d'autres équipements du SSI.
La source de secours de chaque équipement d'alimentation électrique (EAE) doit assurer un fonctionnement de :
- 12 h en veille ; - 10 m en alarme feu.
Installation électrique
La règle APSAD R7 donne des dispositions auxquelles doivent être conformes les installations de détection d'incendie. Ces dispositions concernent principalement le câblage, qui doit être distinct du câblage utilisé à d'autres fins et être parfaitement identifié. Pour les parties basse et très basse tension, l'installation doit en outre être conforme à la norme NF C 15-100 Installations électriques à basse tension.
Les vérifications
La règle APSAD R7 comporte 2 chapitres qui concernent les vérifications. Le premier traite des visites de vérification de conformité des installations, l'autre des vérifications périodiques et de maintenance.
- Visite de vérification de conformité des installations
C'est la première vérification effectuée après le montage ou la modification de l'installation. Elle a pour but de s'assurer que l'installation remplit effectivement les fonctions pour lesquelles elle est prévue. Elle comprend :
- l'examen du dossier technique ; - la vérification fonctionnelle de l'installation (contrôle des sources d'alimentation, contrôle du signal de dérangement, essai de fonctionnement des détecteurs, contrôle, le cas échéant, des dispositifs de transmission de l'alarme incendie et des signaux de dérangement) ; - la vérification générale (architecture de l'installation, respect des règles de l'art...) ; - la vérification du niveau de performance de l'installation. Elle est réalisée au moyen de foyers-types de site (FTS). Il en existe 6 (foyers-types 1, 2, 3, 4, 5a et 5b). Il dérivent de foyers-types de référence décris dans la règle.
Les vérifications périodiques et la maintenance
Après leur mise en service, les installations de détection automatique d'incendie doivent faire l'objet d'une maintenance régulière. A intervalles réguliers, des opérations de vérification périodiques doivent permettre de s'assurer de l'état de l'installation.
Les opérations d'entretien et de vérifications sont effectuées soit par :
- l'installateur ou ; - l'utilisateur si celui-ci possède les moyens et les compétences nécessaires ou ; - une entreprise, un organisme pourvu des moyens et des compétences professionnelles nécessaires.
Une entreprise titulaire de la certification APSAD de service de maintenance SDI et CMSI (F7) est réputée satisfaire à cette exigence.
Cette dernière catégorie peut également se charger des réparations. Les modifications seront effectuées par une entreprise pourvue de moyens et de compétences professionnelles nécessaires. Une entreprise titulaire de la certification APSAD de service d'installation de SSI et CMSI (I7) est réputée satisfaire à cette exigence.
Les vérifications périodiques comprennent l'examen des documents d'exploitation, inspection visuelle de l'installation, sa vérification fonctionnelle. Ces vérifications doivent avoir lieu tous les six mois. Elles sont sanctionnées par un compte-rendu de vérification périodique Q7.
La maintenance comprend la maintenance préventive (entretien) et la maintenance corrective (réparations et modifications). La maintenance préventive doit être synchronisée avec les vérifications périodiques.
Dans tous les cas, après 10 ans de mise en service, l'installation doit faire l'objet d'une proposition de remise en conformité complète avec la règle APSAD R7 en vigueur.
Les procédures d'exploitation
Le dernier chapitre de la règle présente les procédures d'exploitation :
- personnel d'exploitation ; - livret des consignes et des procédures ; - carnet de suivi de l'installation ; - conservation des documents ; - opérations incombant à l'utilisateur.